NOMMER LES ÊTRES, NOMMER LES LIEUX
CYCLE
Par BRONICO, Léonard
Le cycle évoque la vie et la roue. La notion commune sous-jacente est celle du rythme. On retrouve le rythme dans les cycles naturels du temps qui sont immanents à l'Homme de la société industrielle aussi bien qu'au Pigmé d'Afrique centrale ou à l'indien d'Amazonie. Le cycle des jours et le cycle des ans unissent l'Homme à la nature.
Par ailleurs, l'Homme a matérialisé cette notion féconde de « cycle », avec d'abord la roue, puis la bicyclette, puis la machine à vapeur, puis le moteur à explosion, puis le réacteur hydraulique, puis le réacteur nucléaire, puis bientôt qui sait peut-être un accélérateur de photosynthèse qui nous permettra de faire 50 récoltes par an .
Cette transfirmation dans la maîtrise des cycles a permis à l'Homme industriel de générer de l’énergie, et de créer une société qui se développe autour de cette énergie dans une dynamique d'accélération des rythmes de ces nouveaux cycles, parallèlement aux cycles naturels.
Cependant, la nature ayant pour habitude de revenir au galop, la cohabitation entre le rythme du cycle naturel stable et le rythme du cycle industriel exponentiellement croissant (puisque accélérant) semble aujourd'hui poser quelques questions. La question des ressources finies de la Terre, la question de l'équilibre des écosystèmes, qui régulent la qualité de l'air que nous respirons et qui produit les végétaux que nous consommons, la question de la pollution de l'eau douce que nous buvons, mais aussi des mers et des océans qui nourrissent nos poissons, la montée de ces eaux, due au réchauffement général de la température, qui va submerger des pays entiers.
Autant de questions qui sont d'actualité depuis des années mais qui ont du mal à trouver réponse.
Alors la question qui s'impose est « Est-ce que la machine a pris le dessus sur l'Homme ? »
Une autre question qui s'impose si l'on adopte le point de vue pessimiste du « Oui »à la précédente question est : « Doit-il y avoir un seul vainqueur dans ce combat entre l'Homme et la Nature ? »