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NATURE - CULTURE

2019-2020

Nous avons généralement tendance à opposer la nature à la culture. La nature est considérée souvent comme quelque chose d’extérieur à l’être humain, tandis que la culture serait apparue avec la civilisation. Pourtant non seulement chaque société a sa propre culture et un rapport différent à la nature, mais la séparation entre ces deux catégories ne semble ni évidente ni généralisable.

 

Certains peuples n’ont aucun mot pour désigner la « nature » dans leur leur langage. Dans les cosmologies indigènes, il y a des animaux, des plantes, des montagnes et des pierres animées qui communiquent et interagissent avec les humains. Dans notre société, les animaux de compagnie peuvent également devenir des membres de la famille, un fleuve devient sujet de droit dans le Parlement de la Loire en cours d’élaboration, les plantes nous dévoilent des mythes. Par exemple en se promenant dans la « nature » autour de l’école avec le collectif SAFI, nous avons découvert que Menthe était une nymphe aimée par le Dieu Hadès. Transformée par Perséphone (jalouse d’elle), en une plante qu’on piétine, Hadès lui donnera comme souvenir de son amour le parfum qui la caractérise. Les plantes, les fleurs, les arbres ont des pouvoir, la nature se rebelle, montrant qu’elle n’est pas seulement une source d’exploitation.

 

Où commencent et où terminent la nature et la culture? Quel type de relations entretiennent-elles? Les bandes dessinées d’Alessandro Pignocchi [1], en dialogue avec l’oeuvre de Philippe Descola [2], interrogent nos critères habituels de composition du monde et nous aide à nous décentrer pour mieux saisir notre relation au monde.

 

Pour la deuxième édition de cet espace de réflexion, co-conduite par Arianna Cecconi et Nadja Monnet, nous présenterons des mots qui mettent en avant la dichotomie nature / culture en interrogeant la frontière qui les séparent. En s’immergeant dans chaque terme, la limite devient floue. Plusieurs échelles de perceptions, des strates apparaissent pour explorer les jardins, les paysages, les imaginaires, le bois, la lagune, l’élevage, l’architecture… Chaque mot nous emmène en voyage.

 

Cet espace aspire à être évolutif. Le lecteur est donc sollicité à participer à l’ouvrage en l’alimentant avec ses propres réflexions, interrogations et doutes, en postant des commentaires pour laisser son avis.

 

 

[1]

PIGNOCCHI Alessandro, 2017-2018, Petit traité d’écologie sauvage, t.1 et 2. Paris : Steinkis.

 

[2]

DESCOLA Philippe, 2015, Par-delà nature et culture, Paris: Gallimard.

COMETTI Geremia, LE ROUX Pierre, MANICONE Tiziana, MARTIN Nastassja (sous la dir. de), 2019, Au seuil de la forêt ; hommage à Philippe Descola, anthropologue de la nature, Mirebeau-sur-Bèze : Tautem.

ANTHROPOCÈNE

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