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PAYSAGE

Par CHOUKIER, Nour
 

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Étang des Aulnes, Choukier Nour ©

‘’ Le paysage est l'expression observable par les sens à la surface de la Terre de la combinaison entre la nature, les techniques et la culture des hommes. Il est essentiellement changeant et ne peut être appréhendé que dans sa dynamique, c'est-à-dire dans le cadre de l'Histoire qui lui restitue sa quatrième dimension. Le paysage est acte de liberté.’’

Jean Robert Pitte

 

Le paysage est l’étendue d’un pays s’offrant à l’observateur. Une définition simple qui cache derrière elle une notion qui a connue qui a produit une abondante lttérature et de multiples approches. En France, les géographes ont d'abord étudié le paysage de façon segmentée (paysages urbains, ruraux, industriels, etc.). Trois écoles en ont renouvelé l'approche dans un sens systémique et historique : celle de Toulouse représentée par Georges Bertrand ; celle de Paris illustrée par les publications de Jean-Robert Pitte ; celle de Besançon autour de J.C. Wieber.

La notion de paysage est créée au XVIème siècle pour désigner l’arrière-plan des tableaux. Depuis sa création, la signification du terme a beaucoup évolué, en se complexifiant de plus en plus. Aujourd'hui, la notion de paysage prend en compte à la fois des aspects objectifs ; d'ordre fonctionnel, technique et scientifique, et des aspects subjectifs relevant de la sensibilité, de la perception de chacun. Le paysage est un lieu d’intégrations des diverses couches de l’information. Selon Maréchal, il renvoie aux cinq usages de l’espace : approprier, exploiter, communiquer, habiter et gérer.

Pour qu’il y ait un paysage, il doit y avoir artificialité. Celle-ci se présente dans deux cas de figures : la première est le cadrage, sorte de fenêtre par laquelle on voit le paysage ; la seconde est un jeu de transports aves les quatre éléments constitutifs de la nature : eau, feu, terre, ciel. Le paysage existe à travers ces figures de transport : un passage de l’arbre à la forêt, de l’étang à l’océan. Un paysage atteint un état de perfection lorsqu’on efface les figures de l’artifice, c’est-à-dire quand nous pensons qu’il n’y a aucune médiation entre la nature et la forme à travers laquelle elle est perçue. Cette perfection produit le caractère implicite du paysage.

 

Il existe une double dimension du paysage. Le paysage se compose d’une partie objective et d’une partie subjective, fondée sur la sensibilité de l’observateur. Ces deux aspects sont explicités par la convention européenne du paysage, « le paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». Le paysage est à la fois une structure matérielle et un objet culturel. Il est ce que l’on regarde et également le produit de ce que l’œil perçoit. Le paysage désigne, alors, des réalités matérielles composées par des éléments naturels, créés par des sociétés humaines. Il désigne ainsi des réalités immatérielles qui relèvent de la perception des éléments précédents. Les réalités immatérielles conditionnent l’idée que les gens fabriquent sur la qualité d’un territoire qui se présente à leurs yeux.

Un paysage territorialisé en évolution porte deux conséquences fondamentales. D’un part, quand le paysage est isolé de son environnement, il ne devient qu’une apparence, un décor. Ensuite, le paysage dans un territoire devient le reflet d’une société sur un espace. Le paysage qui ne désigne pas uniquement les sites qui sont remarquables mais l’ensemble des territoires qui fabriquent notre quotidien, est appelé un paysage ordinaire. Le paysage est ainsi une interface non seulement entre objectif et subjectif, matériel et immatériel, mais également entre nature et société.

 

Aujourd’hui, la notion de paysage, en considérant sa complexité, est en train de devenir une notion transversale. Ce qui fabrique un paysage sont l’ensemble des relations entre les éléments, les informations, les flux qui circulent entre les éléments. Ainsi, le paysage est une notion pluridimensionnelle. Le paysage est le résultat visible d’un ensemble d’actions, de comportements et d’activités inscrites sur un territoire. Il est considéré comme une entrée dans le champ de l’environnement.

BIBLIOGRAPHIE

DAVASSE Bernard (2004) La notion de paysage, éléments de réflexion pour une pédagogie dans le domaine du paysage. Qu’est-ce que le paysage ?, in: Bichindaritz, F. (sous la dir. de) Enseigner le paysage. Paris: Ministère de la culture et de la communication, Direction de l’architecture et du patrimoine, 2006, vol. 2, pp.38-42. Disponible sur : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00795804/document

 

CAUQUELIN Anne (2004) L’invention Du paysage. Paris: PUF.

SITOGRAPHIE (consultée en décembre 2019)

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