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Environnement

Par KLEEFELD Julien et DOMINGUEZ GIMENEZ Maria Camila

Le mot « environnement » est défini comme « ce qui entoure quelque chose ou quelqu’un de tout côté », sur le site du dictionnaire français Larousse. Mais ce mot, fortement mobilisé dans les dernières décennies, voit ses significations évoluer, contribuant à rendre ce terme vague et imprécis. 

 

Ce concept est, pour la première fois, utilisé dans des écrits scientifiques qui concernent les sciences naturelles, par le théologien, linguiste et éducateur anglais Joachim Heinrich Campe: l’environnement est compris comme l’ensemble des composants naturels de la planète et l’ensemble des phénomènes et interactions qui s’y déploient entre ces composants et les êtres humains. Est considéré comme environnement; tout ce qui entoure l’Homme et ses activités. Au cours du XXe siècle, cette notion s’inscrit de plus en plus dans une dimension politique; et depuis les années 1960, l’environnement est un sujet d’actualité lié en premier lieu à l’érosion des ressources fossiles pour s’élargir à la question du réchauffement climatique, de l’érosion de la biodiversité et de l’augmentation des risques. Il devient un enjeu politique pour les gouvernement à l’échelle mondiale (Club de Rome en 1968, Sommet de la Terre en 1972, COP21 en 2015, Accords de Paris en 2016) qui souhaitent le protéger au maximum de la société humaine qui lui est devenue hostile.

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Ainsi, une remise en question de la relation entre l’Homme et son environnement prend place dans l’opinion publique. Le développement progressif des innovations technologiques a laissé de côté la compréhension de cet environnement, de ses richesses comme de ses vulnérabilités, et a fait place à une envie de le dominer.

Aveuglé par le progrès technique, l’Homme a oublié l’environnement. Cependant, cette position qui reste anthropocentrée est un objet de controverse où écologues, philosophes et anthropologues s’accordent pour dire que l’humain est indissociable de l’environnement, jusqu’à émettre l’hypothèse qu’un environnement originel sans intervention de l’Homme n’aurait jamais existé. 
 

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Le paysagiste, botaniste et écrivain français Gilles Clément dénonce la distinction entre « nature » et « culture » en affirmant que les êtres vivants ont une influence les uns sur les autres, y compris vis-à-vis des Hommes. En effet, Clément, dans son exposition Environnement: Manières d’agir pour demain (2006) exprime qu’ « il y a une esthétique qui vient d’un étonnement sur la diversité, qui vient d’une sorte d’émerveillement mais qui vient aussi par la compréhension des mécanismes. Par exemple, on comprend le rôle que peut avoir un chardon, que peut avoir un liseron, que peuvent avoir toutes ces espèces qui couvrent le sol et qui tiennent la terre, et, à ce moment, parce que l’on sait à quoi ça sert et ce que ça signifie, quelque chose vient qui fait qu’on y trouve une beauté.

Donc évidemment le regard est complètement changé ». La société a besoin d’exploiter ce qui l’entoure pour survivre, elle a donc un devoir de comprendre son environnement dans lequel elle se développe, et de permettre qu’il puisse continuer d’exister. 

 

De son côté, l’architecte Philippe Rahm investit la conception d’un environnement intérieur qui se développe de plus en plus depuis le XXe siècle. Le confort dans l’habitat dépend aujourd’hui énormément du contrôle de la température maintenue à 21ºC en toute saison, afin d’être hermétique à son environnement extérieur, jusqu’à créer des décalages drastiques entre intérieur/extérieur. Or, ce confort est souvent garanti par une grande consommation d’énergie qui est à la source des dérèglements climatiques actuels. On peut donc se demander si permettre à l’environnement d’exister ne dépend pas directement de notre manière d’habiter.

Ces questionnements ont développé des nouvelles stratégies qui permettent un bon niveau de confort en limitant les consommations à travers une prise en compte des conditions environnementales (climat, orientation, végétation, etc.), comme par exemple les maisons passives. 

 

La société actuelle ne peut plus se considérer comme étant isolée de son environnement.

Celle-ci doit réfléchir à des nouvelles manières de façonner son environnement intérieur, tout en ayant une nouvelle sensibilité envers son environnement extérieur. On arrive aujourd’hui à comprendre qu’il y a une influence réciproque entre nature et culture qui ensemble fabriquent l’environnement. Cette influence doit ainsi être maîtrisée.

 

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BIBLIOGRAPHIE

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ALEXANDRE Frédéric, ARGOUNES Fabrice, BENOS Rémi, BLANCHON David, BLOT Frédérique, CHANTELOUP Laine, CHEVALIER Émilie, GUYOT Sylvain, HUGUET Francis, LEBEAU Boris, MAGRIN Géraud, PELLETIER Philippe, REDON Marie, ROUSSEL Fabien, SIERRA Alexis, SOTO Didier (2020), Dictionnaire critique de l’anthropocène, Paris, Éditions CNRS, p. 358 - 369. [Entrées consultées : “environnement”, “environnement urbain”, “environnementaliste”, “environnementalité”]

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BORASI Giovanna, CLEMENT Gilles, RAHM Philippe (2006), Environ(ne)ment: manières d’agir pour demain / Approaches for tomorrow, Lausanne, Suisse, Skira Editions. 

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BORASI, Giovanna, CLEMENT, Gilles, RAHM Philippe (2006) Exposition Environnement: manières d’agir pour demain, Centre Canadien d’Architecture, Montréal Canada, octobre 2006 à juin 2007, URL : Centre Canadien d’Architecture (cca.qc.ca), consulté le 15 décembre 2020. [Site du CCA de Montréal, Le Centre Canadien d’Architecture, institution de recherche internationale qui repose sur la conviction que l’architecture est d’intérêt public. ]

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SITOGRAPHIE

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DOYON Sabrina (2016), “Environnement”, anthropen.org, Paris, Éditions des archives contemporaines, consulté le 20 décembre 2020. [Dictionnaire francophone d’anthropologie ancré dans le contemporain]

 

ENTRETIENS

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CLEMENT, Gilles, Entretien sur Youtube : www.youtube.com/watch?v=71ymqD8oTJ0

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RAHM, Philippe, Entretien sur Youtbe : www.youtube.com/watch?v=0GyV5PWSmL0&feature=youtu.be

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